Retour Essor au XIX° siècle
L'Ecole des Frères.


      En 1848, l'enseignement n'était assuré que pour les garçons et il était payant sauf pour les familles d'indigents qui pouvaient envoyer leurs enfants à l'école.

Doctrine chrétienne (Frère de la)

      Nom d'une congrégation religieuse d'hommes, ayant son siège à Vézelise (Meurthe-et-Moselle), qui se consacrait à l'enseignement primaire. Elle a été autorisée par ordonnance royale du 17 juillet 1822, à titre d'institution charitable. « Vu les statuts d'une institution charitable », dit l'ordonnance, « qui serait destinée à desservir les écoles primaires des villes et campagnes des départements de la Meurthe, de la Meuse et des Vosges, sous le titre de Frères de la doctrine chrétienne de Nancy. »
      Une autre congrégation du même nom avait été autorisée, par ordonnance du 5 décembre 1821, à desservir, sous le titre de Frères de la doctrine chrétienne du diocèse de Strasbourg, les écoles primaires des départements des Haut-Rhin et Bas-Rhin.
      L'école communale se composait d'une salle de classe située au premier étage de la maison de ville. Le local était très froid en hiver et trop chaud en été. Rien n'était prévu pour le confort des enfants, ni préau, ni lieux d'aisance, ni cour, ni jardin.

      En septembre 1848, sur une population de 1675 habitants, quarante élèves fréquentaient l'école en hiver et trente en été sur un total environ d'une cinquantaine scolarisables.

      Trente familles versaient la rétribution scolaire et vingt familles étaient classées indigentes.
      Bientôt l'école communale ne convint plus à la bourgeoisie Baziégeoise tant terrienne que commerçante : il fallait former une jeunesse qui devienne apte à évoluer dans ce siècle où commerce et industrie se développaient et demandaient de nouvelles compétences.

      En 1862, de riches familles Baziégeoises font appel aux Frères de la Doctrine Chrétienne pour diriger une école qui va être construite dans le faubourg d'Auta et entretenue par des dons.

       En mai 1863, l'école accueille déjà des élèves, des garçons uniquement. Le Maire d'alors (qui n'était pas du tout étranger à cette création) s'en félicite : " L'école des Frères de la Doctrine Chrétienne, fondée par la munificence d'une personne charitable, secondée d'ailleurs par quantité d'habitants notables, fonctionne à la grande satisfaction des pères de famille.

      Le local remplit toutes les conditions hygiéniques exigées puisque construit tant dans son ensemble que dans ses moindres détails par des hommes spéciaux qui en ont tiré tout le parti profitable et rendu l'un des plus aptes et des mieux appropriés de ceux qui existent dans le département."

      Il est vrai qu'avec ses classes vastes, aérées et bien chauffées, sa cour, son préau et ses privés, elle allait vite séduire les parents et leurs enfants.

      De plus, la générosité des donateurs fut telle qu'elle permit aux frères de se passer de rétribution et de donner une instruction gratuite.

      Au lendemain de son ouverture, "la presque totalité des enfants appartenant indistinctement à toutes les classes de la société la fréquentent."

      En effet, sur soixante-quinze enfants que comptait l'instituteur primaire, M. Délestaing, en 1862, il ne lui en reste que huit en 1863.

      L'école des Frères continuera de fonctionner jusqu'en 1939, date à laquelle elle fermera ses portes.

      Les locaux, ont été renommés "salle du Cardinal Saliège".