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LES CROIX ET ORATOIRES DE BAZIEGE


Irène SARRAZIN


La présence des croix au centre des villages et aux carrefours correspond à un désir d'évangélisation au sein des communautés villageoises et aussi peut-être de se protéger des intempéries et autres calamités : protection des cultures, des récoltes. Ainsi autrefois et encore dans certaines paroisses, les rogations - 3 jours avant l'Ascension - procession dans les campagnes d'une croix à une autre avec arrêts pour prier.

Recensement :
- 16 croix dans la campagne, croix de rogations. (Une à deux ont disparu) - 4 croix dans le village (croix de Mission ou de Jubilé).
- 3 oratoires ou statues.
La Mission paroissiale : C'est un temps fort de l'Eglise pendant quelques semaines employé à re-enseigner les éléments de la foi et favoriser la réception des sacrements.
La plupart du temps, on faisait appel à des religieux qui prêchaient et rassemblaient les fidèles.
Souvent pour rappeler cet effort paroissial, on dressait une croix ou une statue portant la date de ce temps de grâce.

Le Jubilé
Certaines croix ont été dressées en mémoire d'un Jubilé. La croix qui était en face du Monument aux Morts, et déplacée maintenant devant le Cimetière, avait été édifiée en souvenir du Jubilé de 1875.
D'origine juive, le Jubilé était une année consacrée à célébrer la dépendance de l'homme envers son créateur et rappeler que tout vient de lui. Il avait lieu tous les 7 ans ou 7 fois 7 ans, c'est à dire 49 ou 50 ans.
On libérait tous les esclaves et on rendait ce qui avait été pris ou acheté.
A partir de l'an 1300, l'Eglise a repris cette coutume : on l'appelle " Année jubiliaire ".
On la célèbre tous les 25 ans ou à des dates importantes. C'est une année d'actions de grâces de " jubilation " ou de nouveau départ dans la foi. On en marque parfois le souvenir par des croix ou des inscriptions. Ainsi l'an 2000 a été une année jubiliaire. Il y a eu pour les baziégeois un pèlerinage à Rome et d'autres en Terre Sainte.

La Croix de la Passion :
Nommée ainsi parce qu'elle est ornée des objets, attributs marquant les étapes de la dernière phase de la vie du Christ.
Sont représentés :
- Les trente deniers de Judas,
- Le coq du reniement de Pierre,
- La colonne de la flagellation,
- Le voile de Véronique,
- Le sabre,
- Le fouet,
- La couronne d'épines,
- Les trois clous,
- Les tenailles, le marteau, le porte éponge, la lance,
- Le Soleil, la Lune, le calice et l'aiguière de Pilate.
Cette croix est l'œuvre de Philippe BRAUT (1760-1830) serrurier à Baziège. - Elle porte la date de la mission de 1819. Erigée à l'origine place de la volaille, puis transportée dans la rue de Porte d'Engraille, elle fermait la rue, tout près de l'Ecole des Frères (frère Arcos).
En 1922, le Conseil Municipal décide d'ouvrir une voie prolongeant la rue jusqu'aux Allées Paul Marty.
La croix est alors déplacée de quelques mètres et disposée contre le mur de l'Ecole.
Cette croix est en cours de restauration.
Prise en charge par l'association " Arts et Loisirs ", le projet de restauration a concouru à " un patrimoine pour demain " du Pèlerin magazine et l'association a obtenu un prix d'un montant de 5320 €. (prix du Pèlerin et de Notre Dame de la Source).
Il manque encore beaucoup d'euros. D'autres dossiers de demandes d'aides sont en cours.
L'Association espère qu'un jour prochain cette croix pourra à nouveau briller sous le soleil du Midi et que le coq chantera…


Croix de la maison BOULOGNE-SARRAZIN.
Croix en fer forgé avec au centre un sacré cœur et deux anges. Elle comporte quelques attributs :
C'est un souvenir d'une mission de 1880. Pourquoi dans une propriété privée ? Déplacement de la route ?
La famille Sagné était propriétaire riverain.


Vierge d'Auta Souvenir de la Mission de 1863
Sur le socle est gravé :
PARTIM PIETATE
MAGDALENAE DELARC
Don d'une Mme Madeleine DELARC.
Cette statue est Notre Dame des Grâces, peut-être par la tenue de ses bras et de ses mains.
Elle a donné le nom au quartier : on dit le quartier de la Vierge d'Auta.


Ste Germaine de Daury
Cet oratoire avec statue est la propriété de la famille Izard-Agaud.
Cet édifice a été bâti par le frère de M. Raymond Izard, boucher, dont l'épouse était très croyante et très pieuse.
Les marches en marbre rose viennent paraît-il de l'ancien hôpital de Baziège.
Ste Germaine née en 1579 et décédée en 1601 est une sainte de la région canonisée en 1867.
A Toulouse, on dresse place St Georges une monumentale statue de Ste Germaine œuvre du sculpteur Falguières (29 juillet 1877)
Trois ans plus tard, la nouvelle municipalité anti-cléricale fait enlever de nuit le monument et le relègue dans les sous-sols du Musée des Augustins.
Une nouvelle paroisse est consacrée à Ste Germaine, au Faubourg St Agne où la statue va retrouver une place en arrière du Maître-Autel.
La fête Ste Germaine et son pèlerinage sont célébrés le 15 juin..
Il y a aussi une autre statue de la sainte à Ste Colombe sur la propriété du Moulin, Rte de Labastide-Beauvoir.

Oratoire Ste Germaine, rue du Père Colombier.